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A7 vers Pulitzer

10 janvier 2012

Le tambour

        Vous est-il déjà arrivé de bourrer le tambour de votre lave-linge Miel (ou toute autre marque asiatique pour les ménagères qui, dans leur jeunesse, disposaient déjà d’une bouée de sauvetage lipidique, leur interdisant l’accès aux hommes beaux et riches, l’un n’allant pas sans l’autre, cela va de soit) ?

Fermons le hayon, manipulons les boutons, Marche !

L’eau coule, on est content, tout fonctionne jusqu’à ce qu’on en arrive à la phase d’essorage. C’est lorsqu’un avion de chasse décide de se substituer à l’outil ménager que les ennuis commencent.

Au passage, pour ceux qui s’amusent à laisser leur petite monnaie dans le fond de leur jean coupe droite, je leur adresse tout le fin contenu de mon rectum, pour peu qu’ils soient mes voisins. En effet, s’ils ne le sont pas, l’action décrite plus haut me sera difficile à réaliser, et peut être incomprise de leur part. De plus, s’ils n’habitent pas à proximité de mon domicile, je me fous éperdument du bruit de leur lave linge.

Je parlais donc de petite monnaie, celle que l’on n’a pas versé dans la corbeille de la messe dominicale, pour la morale, ou dans la boite à pièce jaune, pour le pressing des kimonos de Mr Douillet, son nom légitimant le prix exorbitant de la note de teinturier.

Quel irritant tintamarre que celui produit par les multiples entrechocs des piécettes ! 

Mais inutile de vous abstenir de faire don de votre ferraille pour m’agacer, chers voisins.

Surchargez simplement votre machine à laver, de sorte que lors de l’essorage, les parois du cube ménager percutent avec force et obstination les murs en carton qui se veulent producteur d’intimité.

 

       Maintenant allons plus loin. Ou laissons faire la cruauté sans limite de l’homme. Notons tout d’abord qu’un acte criminel est rarement de la responsabilité de celui que le prodigue à sa victime. Les bobos-la-tête attribueront toujours quelque pathologie au monstre, expliquant ainsi que la bête n’était pas en pleine possession de ses moyens lors du crime.

Mais alors que penser d’un père de famille introduisant son jeune enfant dans son lave-linge, sécurisant la porte et le mettant en marche ? Évidemment, il y a bien un motif : le petit garçon avait fait une bêtise et son papa, consciencieusement l’a puni.

Oh j’oubliais, le garçonnet est décédé, mais cela va de soit.

 

NB : en France, la peine de mort a été abolie en 1981  (année également de la première commercialisation de l’airbag en Europe par le constructeur Mercedes).

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4 janvier 2012

"Du Père Noël, qu'il existe"

Mardi 27 Décembre

   Les fêtes m’excèdent. J’ai passé trois jours affreux inscris de force à un marathon de foie gras et de champagne, de rire et de joie, valsant entre chaque branche de la famille, rageant intérieurement contre ces cons qui se reproduisent sans réfléchir et qui emmènent leurs monstres précisément dans les magasins que j’ai choisi pour mes cadeaux de dernières minutes. Bref, c’est Noël, parlons-en.

   Avant, Noël était une fête traditionnelle, qui prenait des dimensions solennelles et cérémonials, où les institutions familiale, religieuse, morale et communautaire se trouvaient réunies dans la grande fratrie universellement lassante de la célébration du plus heureux des événements: la naissance de notre sauveur.
   Aujourd’hui, sauvé de rien du tout - ou conscient que l’immense majorité d’entre nous va se retrouver en enfer à brûler pour l’éternité - Noël représente l’occasion d’être gâté de cadeau et gavé de foie gras - sans tomber malade pour les plus chanceuses de nos ouailles -, au chaud, en attendant de mourir, à l’ombre. Merci Coca-Cola, d’avoir sauvé Noël.

   En réalité, je me rends bien compte que j’ai râlé trop vite. De quoi se plaint-on? Nous avons changé de figure, et gagné au change. Nous sommes passés du maigre Christ sauveur, à qui l’on offre des présents, au gros bonhomme de Père Noël, tout rouge de plaisir et de diabète, souriant jusqu’aux oreilles des cadeaux qu’il offre aux petits enfants. La magie est sauvée, on peut toujours faire croire n’importe quoi aux gamins. De plus, disposer les chaussettes du Père Noël est assurément moins ennuyeux que de mettre la couche du petit Jésus. Plus de messe de minuit dont le sermon qui s’éternise nous coupe l’appétit. Et pour un peu nous n’aurons bientôt plus à subir, fatigués, la réunion des familles, des petits et des grands, à la grande communion fraternelle de la table des grands-pères brailleurs. Et qu’on s’en fout d’être un peu serré pourvu qu’ils soient nombreux - les cadeaux.
   
   Maintenant je peux le dire, j’ose le proclamer: «Noël, je t’aime». Toi, unique célébration de l’année où l’on obtient le droit d’être égoïste, en toute sérénité et sans modération, tout le monde s’y mettant de sa petite liste, de ses propres vœux consciencieusement préparés. Et l’on peut voir des yeux qui brillent, des bouches en cul de poule, des «merci, c’est ce que j’avais demandé.» Qu’on est heureux quand, enfin, tout le monde est d’accord pour être égoïste. Et pour les rares cadeaux que certains altruistes ont jugé bon d’offrir sans avoir rigoureusement suivi nos exigences, certaines publicités dans le métro indiquent mêmes le meilleur moyen de s’en débarrasser. Ah! grande magie de Noël.

   Mais ce n’est pas fini... cette cérémonie est aussi l’occasion de mettre en branle toute la beauté de notre système économique. Nous avons le droit, de plus en plus tôt, aux magnifiques décorations et aux immenses sapins qui bordent la plupart de nos rues. À ces millions de lumières, qui rivalisent avec le ciel, pour rappeler au passant qu’il doit se précipiter aux magasins. Tout le monde est heureux car tout le monde dépense et tout le monde y gagne: certain en espèce, d’autre en chèque. Pas un secteur n’est en reste: la publicité, l’agro-alimentaire, l’industrie, les services (dans les quartiers les plus riches, et sans mauvais jeu de mot, certains médecins voit leur chiffre d'affaire grossir considérablement). Toute cette merveilleuse usine est en pleine activité et tout le monde sait en tirer un maximum de satisfaction.

    Désormais je n’ai plus peur de me mettre à genoux, de joindre mes mains, et de clamer très haut cette prière de circonstance: «Père Noël, capitalisme fait homme, revient bien vite pour nous sauver!»

3 janvier 2012

Vous avez le droit de garder le silence

Mardi 20 Décembre


    L’autre jour, que j’installais de nouvelles bibliothèques chez moi, triant et déplaçant des bouquins, je suis tombé sur l’un d’eux, tout usé et post-ité. J’ouvre au hasard, et je lis: «Si on compare en gros l’homme et la femme, on peut dire que la femme n’aurait pas le génie de la parure si elle ne se savait d’instinct réservée au second rôle». Voilà qui est dit. Et comment être plus juste? Comment livrer aussi délicatement la réalité des faits? Comment rendre aussi admirablement à la femme ce qui lui est dû? Comment - je répète - comment faire un article suffisamment pertinent après une telle citation?
    Nietzsche avait l’œil, à n’en pas douter, et ses coups valent aussi bien pour hier que pour aujourd’hui. Mais tout visionnaire qu’il était, il faut maintenant prier pour que Dieu ait son âme, car sans doute à notre époque cette comparaison en gros de l’homme et de la femme lui aurait valu les foudres des post-suffragettes hystériques et porteuses de boxer. Aurait-il seulement pu reconnaitre une femme d’un homme? à la vue du but ultime de ces féministes de tout poil qui est de supprimer totalement les différences qui règnent entre les sexes, on peut en douter.

    C’est bien là folie de notre époque ultra-moderne qui semble vouloir partout détruire les frontières, mélanger les cultures, embrouiller les sexes, manger des cornichons avec des couverts; qui veut nous imposer une vue totalitaire sur l’ensemble des choses et que, complètement abruti par une masse d’information sans nom, nous ne sachions finalement même plus faire la différence entre la gauche et la droite, entre un homme et une femme, entre le sexe et le cul (l’augmentation du nombre de mariage homosexuel en témoigne). Il faut, messieurs, endiguer cette entreprise qui n’a ni queue ni tête. Les femmes sont des femmes et doivent le rester, les hommes sont des hommes et doivent les frapper.
    Les femmes sont ces génies de la parure, elles sont ces jolies choses, très chic à porter avec un smoking, et magnifiques nues dans une chambre, un renard mort sur l’entre-jambe, une cigarette entre les lèvres, ou dans la cuisine, nue également, s’il vous plaît. Bref, n’importe où pourvu qu’elles soient nues. Combien de fois n’ai-je pas douter de mon athéisme devant l'aberrante beauté d’une femme fatale dont les paupières lourdes baissent tendrement leurs rideaux sur deux diamants noirs qui semblent trouver leur lumière de l’intérieur. Voyez combien de voile, de doute, de mystère, soulève cette beauté: celui de Dieu, de la mère d’Œdipe, de mon slip... Pourquoi vouloir supprimer cet avantage naturel? Et les femmes dans les musées? Les statuts? Les avez-vous vues?

    Dois-je rappeler qu’avant notre époque hypocrite on osait avouer que le rôle des femmes s’arrêtait là où les murs de la maisons se fermaient? Elles étaient soit fillettes soit mariées, le reste d’entre elles se faisait marcher dessus par les voyageurs de grand chemin et de petit trou. On savait à quoi s’en tenir, et nous n’avions pas à être désabusé des abus que l’on peut nous servir quant à la parfaite égalité des hommes et des femmes.
    Et maintenant? maintenant nous devons affronter, consternés, ces discours sur l’égalité, cette émancipation falsifiée, cette surenchère de mensonge. Où cela nous mène-t-il? Je l’ai dis: à de grossier mensonge. On nous sert une déclaration universelle des droits de la femme, au même titre que celle de l’animal, je m’insurge: mensonge! D’ailleurs, n’est-ce pas le meilleur moyen de nous prouver leur différence? Mais pire, ce bouleversement de nos valeurs, auxquels certains croient et qui prend pourtant de l’importance, amène dans notre société de nouveaux problèmes. Le nouveau chef de partie du Front National n’est-il pas farfelu? Non fier des violences faites sur les femmes, devons nous aujourd’hui affronter les plaintes des violences que les hommes subissent de leurs femmes? Est-ce donc là l’avantage de l’égalité? Plus de crime? À quand le viol des hommes?

    Nous devons prévenir des dangers qu’implique la résolution d’abolir la frontière homme/femme. Les menaces sociologiques ne sont pas seules, les écueils nouveaux que pose cette indifférenciation au niveau bio-éthique mettent en péril l’ensemble de l’espèce. Si on persévère dans cette hypocrisie, nous pourrions très vite nous retrouver dans une situation tout simplement inacceptable, dont les prémisses se font déjà sentir. Déjà nous avons la possibilité des inséminations artificielles. Déjà on réfléchit sur la possibilité pour l’homme d’être enceinte. Déjà la question se pose de l’avortement des hommes.
    Désirons-nous vraiment tomber dans ce genre de situation loufoque? La différence a du bon, messieurs, mesdames, surtout pour nous, messieurs - mes pantoufles Henriette! C’est pourquoi je vous invite tous, en cette période de crise certes mais aussi de fête à offrir un bon appareil électro-ménager à votre meilleure moitié. Si elle rouspète, battez là. Si elle est ravie, réjouissez-vous car vous avez trouver une femme consciente, et battez la. Si cela ne sert vraisemblablement à rien, vous en avez le droit, et content d’assurer votre rôle vos nerfs se trouveront assurément plus souples.

20 décembre 2011

Le viol des femmes

- Ndla: Comme écrit sur le site, je demande un comité de censure. J'ai adouci cette version. La précédente pouvait être qualifiée d'incitation au viol. Qui est judiciable. J'imagine que si nous publions ça, je préfèrerais que ça soit anonyme. Maintenant que j'ai dramatisé à souhait la présentation, bonne lecture. -

Voilà que l’hiver couvre la ville. Les pluies et les vents brutalisent l'homme et la femme, sortis faire leurs emplettes à l’approche de Noël. Salutaire chez l’homme, le froid l'empêche de se mettre en short, ou en pantacourt, qui laisserait apercevoir son soyeux pelage d’Homo sapiens mal dégrossi. Il ôte cependant tout intérêt à la femme. Qu’avons-nous à faire, nous, libidineux bipèdes, des boules dodues des doudounes?  Car ces dames préfèrent être au chaud plutôt que de nous plaire, abordons un sujet lascif et propice au fantasme : leurs viols.

Sommes-nous, comme le croit Populo, dans une période particulièrement féconde, où les femmes sont honorées, bon gré mal gré, à un rythme et avec une vigueur qui leur rend hommage? Ou bien la médiatisation fausse-elle la perception de Populo qui, en digne représentant du peuple, est aussi con que lui ? Des souvenirs de femmes élégamment besognées par des soldats ivres de victoire me reviennent pourtant à l’esprit. Elles saluèrent toutes, intimement, la victoire de l’ennemi qui, n’étant pas rancunier avouons-le, acceptait les sollicitations muettes de ces femmes libres d’esprit. Ces femmes lubriques parvenaient à lasser plusiquers centaines d'hommes, quelques fois ! Que ne rendons-nous pas hommage à ces derniers, dont l’effort malheureux laissait les femmes indifférentes – et parfois évanouies ?

 Sondons les fondements du problème : de quoi se plaignent-elles ? Qu’un homme ait succombé à leurs charmes ? Ne s’habillent-elles pas dans le seul but de disposer de l’homme ? Alors pourquoi l’homme ne pourrait-il pas disposer d’elles ? Il paraît à l’auteur, imprégné d’humanisme et nimbé de délicatesse, qu’une vraie justice poserait la plainte du côté de l’homme. Combien de fois ne me déplacerais-je pas en auto-stop si j’avais l’espoir que la femme au volant n’abuse de moi, belle femme dont les courbes sans cesse mouvantes appelleraient plaisir et jouissance? Ne puis-je pas sortir de discothèque en espérant que demain, je me retrouverais peut-être avec quelques bleus, et beaucoup d’amour en moi ? Certes, certains hommes connaissent cet érotisme bestial, ce plaisir animal, mais peu comparés aux femmes.

En somme, femme, le viol est un bijou qui couronne tes attraits ! 

Lorsque l’ingratitude – caractéristique suprême de la femme ! – va trop loin, le tribunal est saisi. Et l’homme comparait devant la justice. Selon quel motif ? Celui d’avoir été homme, d’avoir disposé de ce qui s’offrait, d’avoir arraché le fruit sans attendre qu’il tombe. Mais allons plus loin. Comme le sous-entendent les commissaires, et les journaux, de gauche ou de droite : la femme n’a-t-elle pas ressenti de plaisir ? N’est-ce pas un salaire suffisant sur celui de l’homme ? Et celui de l’homme ne consistait-il pas justement en l’absence de tout plaisir chez la femme ? N’est-elle pas honteuse de s’être si imparfaitement offerte ? 

Cet article a l’humble prétention de briser un tabou sociétal, et d’inverser les polarités universelles. C’est chose faite. Néanmoins, une ligne reste encore à franchir. Remarquons en effet, parmi le foisonnement des blagues racistes, antisémites, misogynes – l’absence totale de blagues concernant les viols – même parmi les plus grossières des blagues paillardes. Eh bien, comme un drapeau planté en pays étranger, cette plaisanterie se dressera sur les landes désolées de l’interdit :

Que fait un homme rouge de plaisir avec une femme bleue de peur ?... 

... Du violet. 

24 novembre 2011

À la bonne heure

Mercredi 23 novembre

    J’ai passé une mauvaise soirée hier. De celle que l’on peut passer en début de semaine et en milieu d’hiver, de celle que l’on passe à s’agiter dans un lit trop chaud à la pensée que, nom de Dieu, c’est encore le même cirque qui va recommencer, avec autant de matins douloureux et pressés, autant de nuits pressées et fuyantes, avec autant de jours que de peines, autant de couchés de soleil qu’on dédaigne que de femmes à poils qu’on oublie, et finalement autant d’amours que de crottes de chiens, qui sont, je dois tout de même le confesser, difficile à éviter lorsque ces jolies femmes se mettent un peu trop en valeur (...je parle des amours) ; bref, durant cette soirée difficile, comme tant d’autre vous l’aurez compris, et à la pensée de tout ce tintouin de catastrophé dont je vous casse les oreilles depuis une minute et qui ne sert pas à grand chose qu’à vous rendre votre lit encore plus chaud, je me suis redressé, saisi par l’inquiétude... saisi tout d’un coup par l’irrémédiabilité de mes constatations, auxquelles tout homme, pourvu qu’il ne soit plus en train de jouer avec son sexe au point de l’ériger en totem au milieu de son village, auxquelles tout homme qui jouit des faveurs que lui offre donc une société moderne comme la notre, doit un jour faire face. Inquiet, aussi, parce que ces constatations m’ont amené, tout aussi irrémédiablement, devant la face voilée d’une question tout autant stupide qu’héréditaire: «Sommes-nous heureux? Pouvons nous être heureux?» Et bien mes amis, cette question posons la nous sérieusement. Ne la taxons pas trop rapidement de stupide, comme je viens pourtant de le faire, mais considérons la comme essentielle.
    Pouvons nous être heureux? - Mais comment? Comment pouvons-nous être heureux alors qu’on ne saurait même être satisfait? me crie-t-on déjà; nous qui ne savons plus, à la manière d’une des écoles des anciens grecs dont tout le monde se fout puisqu’ils ont volé l’idée de Balou, nous qui ne savons même plus nous satisfaire du nécessaire, comment serait-il possible que nous sachions ce qui est bon pour nous? - Rassurons nous, car c’est justement à l’État qu’incombe cette lourde tâche de garantir notre bonheur, dont il se préoccupe toujours si bien. Et ne sommes-nous pas ceux qui les avons chargé d’une telle tâche par cette action éminemment citoyenne qu’est le vote? Notre rôle s’arrête bien évidemment là, et il n’est pas de notre ressort de juger de notre bien être. Je me trouvais déjà plus calme, cependant qu’il restait évidemment une question fondamentale: que fait donc l’État pour notre bonheur?

    Il fait beaucoup de choses, n’en doutons pas une seconde. Il n’a même jamais autant fait puisque les problèmes de sécurité sont au centre des débats.
    Jamais homme politique n’a été autant préoccupé par la question de notre sécurité, à nous, les bons citoyens. Qu’elle soit garantit par l’insécurité des banlieues est un fait. Mais n’est-ce pas, après tout, normal? Ne se situent-ils pas eux-mêmes, ces immigrés, hors du cadre social, tant géographiquement que mentalement? en périphérie, tant de la ville que de notre esprit commun? Pour sûr (et les esprits pervers qui pensent que c’est là justement le problème, que c’est ce même État qui les écartent, seront priés d’aller jeter un coup d’œil dans ces banlieues, afin d’observer que toutes les portes leurs sont pourtant ouvertes, et pas seulement celles des commissariats). À bas donc ces gens qui n’ont de papier que pour rouler, à bas les oppresseurs qui font de nos rues des lieux d'asphyxies, de peurs, et vive la police, vive sa violence.


    Et dès lors, nous devons aussi être reconnaissant vis-à-vis de l’État, qui suralimente notre législation de nouvelles lois répressives. Les crimes sont inacceptables, les gens qui les commettent sont malades. En foulant du pied notre sécurité, gardienne de notre bonheur, ils se sont condamnés eux-mêmes à être apatride. La réinsertion n’est qu’une illusion, et on peut encore attendre quelques mesures supplémentaires de notre gouvernement, parfois trop laxiste. L’amélioration des conditions d’évaluation de dangerosité des mineurs délinquants, l’ensemble des obligations et des interdictions pour les récidivistes, la surveillance accrue des personnes qui terminent un suivi sociojudiciaire, toutes ces lois qui ont été votées coup sur coup, en l’espace d’à peine six ans, après chaque faits divers qui venaient mystifier nos campagnes pourtant si calmes, ne sont pas suffisantes. Peut être peut-on retrouver l’espoir qu’un débat sur la peine de mort soit ouvert un jour - le spectacle sera assurément plus divertissant et plus rassurant que la une de Paris Match sur les ébats de DSK; ou bien peut être la mesure de la perpétuité pourrait-elle être réévaluer, à la vue de ces monstres qui, en volant une vie, gâchent le bonheur jusque là imperturbable des familles. Savoir que ces horreurs croupirons le reste de leurs maudites existences derrière les barreaux ne peut-il pas aider ces pauvres gens à retrouver le sourire?


    Oui, notre sécurité assure notre bonheur. Et comment ne pas se sentir rassuré lorsque nous voyons passer, dans toutes les gares, aéroports, dans certaines stations de métro, et jusque dans les rues, dix colosses armés comme à la guerre, aux visages dont on a rarement vu pareille expression que dans le regard d’un bulldog, qui tiennent bien en main leurs mitrailleuses, prêtent à l’usage? Comment ne pas être au bord de la joie lorsqu’on observe que la police est là, malgré tout ce qu’on peut en dire, pour frapper dur sur une marche dont les étendards hâbleurs affichent leurs contestations faciles du système politico-économique en vigueur? Qu’ont-ils ces indignés, dont l’indignation m’indigne, qui nous refusent notre bonheur? A-t-on une quelconque légitimité quand on ne fait que refuser, se révolter, mettre en doute, chicaner? Que proposent-t-ils en effet? Rien. Ou peu de chose. Ils ne sont pas d’accord, voilà l’affaire. Et pour tout dire il m’arrive de penser que ces rafles policières leurs assurent mêmes un certain bien être, à eux aussi, qu’elles peuvent au moins leur donner l’illusion d’avoir une vraie cause à défendre, de passer du malheur d’être con au bonheur d’être martyr.


    Forcé de reconnaitre que personne, finalement, n’est en reste quand il s’agit pour l’État de donner du bonheur, je me suis recouché, rassuré et tout sourire à la perspective qu'offrirait un nouveau quinquennat.

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24 novembre 2011

risque nucléaire pour le troisième âge

mamie zinzin

-"Des vieux en moin oui, mais pas mémé zinzin!"

24 novembre 2011

brisons les tabous !

Le nuage de tchernobyl c'est arrêté à la frontière, elle avait 9 ans au moment des fait, loana témoigne :

loana

-"Aaarghh..."

24 novembre 2011

tournante gouvernemental

chirac sarko hollande

-"Amusez-vous bien les gars !"

-"J'en profite me reste que 6 mois !"

-"Tu m'en gardes, hein ??"

-"Et après on dit que c'est DSK qui à un problème..."

23 novembre 2011

y'a des jours comme ça

paris

23 novembre 2011

Nucléaire

                  « Maintenant, nous sommes tous des fils de pute » déclarait élégamment Kenneth Bainbridge à la suite des premiers essais atomiques. Pourtant, la prolifération de ces vaporeux champignons ne manqua pas d’offrir à l’humanité d’immortels spectacles, dont quelques mortels militaires furent les témoins ravis. Beaucoup moururent depuis, joyeux d’avoir contemplé le triomphe de l’homme.

                  Les nucléophobes l’oublient trop vite : la bombe H permit d’achever Seconde Guerre mondiale, par des frappes ciblées sur des villes japonaises – qui fort heureusement, abritaient essentiellement que des japonais. Jamais plus nous n’aurons à vivre ces épouvantables récits de moribonds râlant sur le champ de batailles, que quelques sentinelles achèvent. Les populations ne peuvent ni fuir, ni survivre. C’est la guerre nette du XXe siècle. Mais quelles guerres ? Grâce à l’équilibre de la terreur, elles n’existent plus. Pour les pays nucléarisés. Elle est rejeté à la marge du monde – Moyen-Orient, Afrique -. Bref, elle n’existe plus.

                  Certes, quelques radiations demeurent, et les peureux pleurent. Certes, il apparaît dans les clichés pris suite aux événements de Nagasaki et d’Hiroshima que tout fut rasé sans distinction. A-t-on donc oublié, nous, fils de Chateaubriand, la poésie des ruines ? Ces villes japonaises se dressaient orgueilleusement vers le ciel, la foule s’y pressait – horreur de la multitude accablante !- et la bombe permit de faire table rase. Finies les files d’attentes à la superette du jeudi soir, finis les embouteillages, et les métros bondés. Rien que le charme brutal de ces plaines solitaires.

                  Cette brève introduction au nucléaire militaire n’implique rien. Aujourd’hui le débat n’est pas celui-ci. On ne cause que du nucléaire civil qui, faisant des morts dans ses propres frontières, n’est pas supportable. Heureusement, tant que rien n’arrive rien ne peut arriver, et les divers accidents – Furenhein en tête – prouvent que tout est sous contrôle, même l’incontrôlable. Ici une brèche déverse un glouglou radioactif dans le sol, ici une accumulation de feuilles mortes empêche le refroidisseur de fonctionner quelques heures. Rien d’inquiétant, puisque rien ne s’est passé.

                  Malheureusement, toutes les nations n’ont pas notre savoir-faire, et les japonais, décidément malchanceux quant au nucléaire, vous le diront. L’accident de Fuku, pour les intimes, eut de nombreuses conséquences délétères. Aujourd’hui encore, les retombées économiques ébranlent des secteurs entiers, et les retombées sont planétaires. Les services de restauration japonaise constatent, en effet, une légère baisse de leur activité, qui à l’approche des périodes de fêtes, est de mauvais augure.

                  Hormis ces quelques faux-pas, là Tchernobyl, là Fukushima, dans le nucléaire, comme dans le jambon, tout est bon. Il permet d’adoucir l’inexorable hausse de nos factures électriques. Je préfère personnellement, comme beaucoup de concitoyens, léguer à mes enfants quelques déchets radioactifs dont ils sauront quoi faire, que de payer ma douche matinale le prix d’un bain. Faudrait-il que je sacrifie à la clarté de ma salle de bain ma franche ampoule électrique, contre une ampoule basse consommation, dont l’emballage me glace et dont le prix me heurte ? De surcroit, leur lumière est chaude. Impossible de se maquiller correctement. Mais vous ne pouvez pas comprendre, vous n’êtes pas métrosexuels.

                  La France doit se rendre nécessaire. Maintenir sa visibilité est vitale. Or, nous ne sommes plus industrialisés, à tel point que je fête chaque délocalisation. Elle signifiait que nous avions encore une usine sur le sol français. Nous pouvons nous rendre utile par les risques que nous prenons. Accepter le nucléaire, c’est pouvoir vendre de l’énergie à l’Allemagne, qui passe au charbon. C’est garantir notre souveraineté nucléaire, et ma facture d’EDF. N’oublions pas que les centrales trouvent demeures en zones rurales qu’Areva arrose grassement (plus de crèches, et moins d’ornières sur les routes). En cas d’accident, ces zones sont rayées de la carte, avec leurs populations, essentiellement âgées. Or, les vieux votent à droite. Un accident nucléaire en France permettrait ainsi d’affaiblir ce courant politique, ennemi juré de tout bonheur terrestre.

                  Mon choix est fait, comme celui des Verts depuis leur accord avec le PS. Le nucléaire n’est pas une option. Il est central à la France – pour ne pas dire nucléaire. A chaque époque son fardeau. Nous avons hérité du tribunal de la Haye, nos enfants hériteront des déchets radioactifs. Leur avenir sera radieux. 

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